Historique A - FTF asbl

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Rédaction: HERREMANS Félix 25/4/1981.
La Fédération Travailliste est une organisation qui s'est fixé comme ligne de conduite la propagation du sport de football parmi la classe laborieuse. En réalité, l'objectivité nous obligerait à reconnaître que l'histoire de cette activité doit donner lieu à une détermination préalable.

Afin de clarifier cette description il convient de délimiter les grandes périodes et les mutations qui se sont constatées au cours de ces décennies, ces périodes qu'arbitrairement, nous dénommerons,
1. Période dite; pré-sportive; qui se termine avec la guerre de 1914-18.
2. PERIODE GYMNICO-SPORTIVE de 1919-1927.
3. Période d'autonomie technique et administrative 1927-1940 suivie des années sombres de la 2ème guerre mondiale.
4. Le renouveau du sport travailliste 1945-1978.
5. Le splitsing communautaire 1977-78 et les perspectives d'avenir.

1-PERIODE PRE-SPORTIVE. La naissance des activités tendant à développer les capacités physiques des travailleurs se situe au moment où précisément le monde des travailleurs prend réellement conscience de sa situation sociale et de son pouvoir potentiel. La classe des travailleurs, sous l'impulsion des premiers mandataires socialistes, commençait à comprendre que son émancipation ne pouvait être obtenue que par son action propre. C'est vers 1890 que se formèrent les premiers groupements socialistes de gymnastique.

Une coordination entre les différents groupes locaux semblait de plus en plus souhaitable et c'est ainsi qu'en 1904 au temple de la science à Charleroi, M.BRIDOUX, BODSON, CHAPEAU, DAXBECK, DELO, LOIE, MONNIERS se réunirent et créèrent la Fédération Socialiste d'Éducation Physique et Morale. Ils y furent bientôt rejoints par KIERSBULCK, DEVLIEGER, DREZE et d'autres. Le football jusqu'à la guerre 1914-18 était pratiqué très sporadiquement et bien qu'aucune trace de championnat régulier ne fut trouvée, le football était déjà pratiqué sous l'impulsion de Victor Lefrancq au cercle, les Coquelicot et que ni la Plébéienne de Bruxelles ni L'Eglantine de Molenbeek, ni Voorwaarts de Gand, ni d'autres encore ne restèrent inactifs. Mais tout cela connu des heures sombres avec la guerre 1914-18.
                                                  
2-PERIODE GYMNICO-SPORTIVE. Dès 1919 la Fédération Socialiste de Gymnastique se reconstituait. La classe des travailleurs venait d'obtenir de substantielles améliorations de sa situation politique et sociale. Ce qui permettait enfin quelques loisirs aux travailleurs. Immédiatement, un attrait plus grand pour les activités sportives se fit sentir parmi la classe des travailleurs.
La collaboration avec d'autres organisations socialistes (La centrale d'Éducation Ouvrière, Les jeunes gardes Socialiste contribua à offrir un large éventail d'activités diverses. Plusieurs sections locales créèrent des sections sportives et plus particulièrement des sections de football. Depuis très longtemps déjà les dirigeants belges et français entretenaient d'excellents rapports. Ce sont eux qui ont été l'élément moteur de la création en 1913 de l'Internationale Sportive Ouvrière Socialiste. L'Union Sportive du travail de France adressait début 1920, à l'organisation Belge une invitation afin de conclure une rencontre entre des équipes représentatives de chaque pays. Or en Belgique il n'y avait pas encore de compétition régulière. BRIDOUX, CORDIER, DEVLIEGER se mirent à la tâche et parvinrent à constituer une équipe se basant sur des membres des Jeunesses Syndicales.
La rencontre eut lieu à Pâques au parc Josaphat à Schaerbeek. Le coup d'envoi symbolique de cette rencontre qui allait devenir toute l'histoire du football travailliste belge fût donné par Émile VANDERVELDE celui que  l'on appellera plus tard amicalement le patron du socialisme belge. Dés la même année, la commission de football obtint une très large autonomie et se créait des organes de gestion administratifs et techniques sous la dénomination de Fédération Socialiste de Football sous la direction éclairée de Louis LALEMAND dans le Brabant et de FOUCART en Flandre une compétition régulière s'organisait et la saison 1920-21 vit la première édition d'un championnat national. Et très vite, le mouvement s'étendit à d'autres secteurs. Les provinces de Liège, du Hainaut et d'Anvers vinrent les rejoindres. En 1922-23 la compétition nationale se déroulait en deux secteurs, Anvers, Brabant, Liège avec 14 équipes et 2 secteur de Flandre et le Hainaut avec 9 équipes. La Banque Belge du Travail mit une coupe nationale en compétition. Vu le succès il fallut dés la saison 25-26 passer à trois secteurs l'Est 12 équipes, le Centre avec 8 équipes et l'Ouest avec 8 équipes.

3-AUTONOMIE TECHNIQUE ET ADMINISTRATIVE. Dans le courant des années 1925 et 1926 des dissensions internes firent jour principalement au sein de la Fédération Socialiste de Gymnastique. Le congrès de 1927 consacra l'autonomie complète des fédérations de spécialités sportives. Ces fédérations créèrent pourtant entre elles une organisation de concertation sous le vocable de Centrale Gymnique et sportive Ouvrière.
Ce fut cet organe qui représente les fédérations sportives auprès de la Centrale des Jeunesses Socialistes et auprès de l'Internationale Sportive Ouvrière Socialiste. La fédération de football, déjà très bien structurée, à cette époque, pouvait développer ses activités d'une façon plus autonome encore. C'est ainsi que commença une époque particulièrement faste pour l'activité footballistique travailliste. La saison 1929-30 vit quatre secteurs s'organiser en vue de la compétition nationale. Plus de 320 équipes, avec 6661 affiliés foulèrent les terrains en cette période. Mais attirés par l'appât du gain, plusieurs centaines de joueurs vont quitter les rangs de la Fédération. C'est que depuis 1932, l'Union Belge de Football autorise le payement de ses joueurs.
La réaction de ces joueurs est normale d'autant plus que ce paiement se produit en pleine crise économique, dont la classe laborieuse a tellement souffert. Les événements de 1940-45 ne furent certes pas favorables au mouvement sportif socialiste. Dés le début de l'invasion, le titre même ne pouvait plus être conservé. Et pourtant une importante partie des cercles  poursuivent leurs activités sous le titre de Fédération Sportive Ouvrière. Après la guerre le titre fut transformé en Fédération Travailliste de Football de Belgique.

4-LE RENOUVEAU DU SPORT TRAVAILLISTE. Nonobstant les difficultés du moment, un certain nombre de camarades ont gardé des contacts permanents et dès la libération du territoire une structure fédérale fût envisagée. Malgré les énormes difficultés financières, un grand nombre de camarades manifestèrent leur dévouement pour la reconstitution du football travailliste. Qu'ils se nomment les frères Bourgeois, les Devoet, Bouvart, Van Bogaert, Lemaître, Lallemand, slachmuylder, Van Steenberghen, Claesens, Delmoitié, Faes, Ronsmans, Buyl, Van Eysendyck, Van Broekhoven, Crauwels, Van Hout, Betiaux, Raeymaeckers, Thysebaert, Godart, Bernardus, De Visscher, Nagels, Nobels, Terache, De Luycker, de Swert, Tienpont, Hernalsteen, Vandenbroeck et quantité d'autres dont la liste sera trop longue et qu'ils nous excusent de pas être cités. Ils ont tous rendu possible le renouveau du football travailliste.

Dés le début, il fallu se rendre compte que seule l'organisation par secteur régional était viable. Seul le secteur d'Anvers et du Brabant avec un club du Hainaut  (l'Étoile Rouge de Quaregnon) parviennent à organiser une compétition régulière. Mais l'intérêt des dirigeants - principalement dans le brabant ne se porte pas uniquement à la seule spécialité du football. C'est ainsi que des dirigeants participent activement à la gestion de la Centrale Gymnique et sportive Ouvrière et à la propagande en faveur d'autres sports, basket-ball, athlétisme, natation, et d'autres.
La période 1947 à 1951 fût particulièrement féconde en la matière. Soulignons que c'est grâce à la collaboration de dirigeants du football et à l'effort financier de cette fédération que vit le jour, le 22 décembre 1963, la première édition de ce qui est devenu depuis lors, le plus grand cross travailliste international. Il convient également de mettre tout particulièrement l'accent sur l'importance qu'ont pris les équipes composées de travailleurs étrangers ayant cherché et trouvé du travail en Belgique. Ils étaient les bienvenus au sein de cette fédération... de notre fédération et ils le sont encore.

5-LE SPLITSING COMMUNAUTAIRE. Les dispositions législatives nationales reconnaissent, depuis 1963, l'existence de deux cultures. Or il est indéniable que le sport relève de la culture générale. Ce sont finalement les décrets des conseils culturels des 2/3/77 et 22/12/77 qui ont organisé les pouvoirs de tutelle sur les activités sportives. Désormais il devra y avoir une organisation néerlandophone et une francophone sous peine de se voir refuser toute subvention gouvernementale. Des lors, il s'agit de s'adapter à la situation nouvelle et c'est ainsi que s'est crée l'ARBEIDERS VOETBALBOND V.Z.M.(en abrégé AVB) le 8/12/77 tandis que l'ASBL FEDERATION TRAVAILLISTE DE FOOTBALL (en abrégé FTF) vit le jour  le 17/4/78. Ceci satisfait, en même temps, la fin de la Fédération Travailliste de Football de Belgique. La dernière réunion du 27/5/78 céda la place à un organe de coordination dénommé Conseil National
du Football Travailliste. Le succès de l'activité sportive travailliste ne fait que se confirmer. Après quelques difficultés inhérentes à toute nouvelle action qui se crée, le secteur Mol (Limbourg) connut un déploiement extrêmement important. Cet exemple sera également suivi par la Flandre Occidentale d'abord et, ensuite par la Flandre Orientale. Un très récent démarrage foudroyant dans la province du Hainaut est garant d'un futur plein de promesse. Et déjà, les regards se tournent vers la région liégeoise où des possibilités potentielles existent.
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